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Le Vortex-X est un tressage de matières recyclées de l’industrie, une singulière alchimie entre un site d’exposition au public et cette fine bandelette textile, déchet industriel, soudainement sublimée en oeuvre artistique.
Né au cœur de la friche DMC (Dollfus Mieg & Co, fabrique textile) de Mulhouse en janvier 2014 sous l’impulsion de l’éco-designer Gérard Dumora, le premier Vortex-075, du numéro du bâtiment qui l’abritât, symbolise la renaissance de ce lieu emblématique du passé industriel mulhousien.
Ephémère et Upcycling sont les deux maîtres mots qui expriment l’esprit du Vortex-X.
– Ephémère:
Vocation déterminée qui peut au gré des circonstances s’apparenter à de l’activisme, du land art, ou de la pure performance dans le plus complet respect de l’intégrité du site qui l’accueille un moment….
– Upcycling:
L’écheveau qui donne vie au Vortex-X, n’est qu’un rebut industriel.
Sa transmutation en symbiose avec son hôte, qu’il soit machine d’acier, monument de pierre ou autre, a pour but d’interpeller le public sur le recyclage et l’utilisation des déchets industriels.
L’association Vortex-X a été portée officiellement sur les fonds baptismaux au mois de juin 2015 après 1 an et demi d’installations diverses qui ont rencontré un succès grandissant sur des sites publics comme privés.
Pour voir la genèse du concept du Vortex-X ICI
Ces interventions artistiques, qui se déroulent dans les lieux publics ou privés, thématisent l’upcycling et ont pour but d’attirer l’attention sur l’utilisation des déchets industriels.
Ce concept a été lancé à Mulhouse, dans l’ancienne usine textile DMC (Motoco), dans le contexte tri-national de Triptic (1) et de l’IBA Bâle (2). Les premières installations sur la friche de DMC (Vortex-075) symbolisent la renaissance de cet ancien bâtiment à travers l’association Motoco (3) et ses 50 artistes.
L’association Vortex-X autour de l’éco-designer Gérard Dumora de Mulhouse et les membres du collectif Vortex-X préparent un voyage initiatique ayant comme maître–mot le recyclage. A chaque étape du voyage, un Vortex-X sera tressé dans un lieu public avec la participation d’acteurs locaux du recyclage, et cet événement sera lié à une exposition artistique ou tout autre événement s’y prêtant.
Après la première installation du Vortex-075 à DMC Mulhouse, plusieurs Vortex-X ont été installés dans la région notamment dans la Vallée de Guebwiller, au Grand Ballon ainsi que plusieurs autres sur des immeubles de Bâle en Suisse lors de la plus grande exposition d’art au monde, Art Basel en juin 2014. Une installation a également été faite au cours de l’été 2015 à la “Grande Chaufferie” de l’écomusée textile de Husseren-Wesserling et d’autres ont aussi été installés dans des lieux variés, notamment chez des particuliers intéressés par ce concept alliant l’art et l’écologie. De nombreux projets sont en cours de réalisation et d’autres à l’étude.
Upcycling, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme!”
Cet aphorisme que l’on prête à Lavoisier prend tout son sens dans le concept même d’upcycling. L’idée est simple : transformer un matériau, quel qu’il soit, en objet qui a de la valeur.
Upcycling est un terme qui désigne l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on a plus l’usage afin de les revaloriser. On recycle donc « par le haut », en produisant des objets dont la qualité est supérieure au matériau d’origine.
Le terme a été donné au concept dans le milieu des années 1990 par Reiner Pilz. Il a ensuite était repris par William McDonough et Michael Braungart dans leur ouvrage Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things paru en 2002. Comme le dit si bien Ynès Peyret, auteur de Récupération & Recyclage à tout faire : « Réutiliser, recréer et upcycler c’est super cool, outrageusement créatif, le top de la branchitude » !
Ainsi, en plus du côté évidemment écologique de préférer réutiliser plutôt que jeter, l’upcycling donne l’occasion de créer et recréer des objets uniques que l’on trouve même dans les galeries d’art!
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(1) Triptic: afin d’inclure un large éventail d’institutions et d’organisateurs culturels dans la programmation de «Triptic – Échange culturel dans le Rhin Supérieur», les initiateurs ont lancé un appel à projets au niveau transfrontalier en été 2012. Il s’agissait de trouver des coopérations tri-nationales provenant de toutes les disciplines artistiques et mettant l’accent sur des productions contemporaines.
(2) IBA Basel (en allemand Internationale Bauausstellung, en français, exposition internationale d’architecture) est une exposition d’architecture mise en place par la région urbaine tri-nationale de Bâle.
(3) Motoco pour More To Come (Plus à venir en français) est selon son président le Suisse Micha Schaub, un peu l’esprit de Mai 68 avec la révolution en moins et les capitaux (disponibles) en plus, la volonté d’une transformation de la société par l’imagination, la recherche de solutions aux problèmes en ouvrant la réflexion à tous, en mettant en synergie les compétences, les idées, les moyens…
Mot-clé du projet : l’« Open culture ». « C’est une entreprise économique à but non lucratif, on agit dans le capitalisme, avec cette idée très forte de la culture ouverte. Ce lieu n’appartient à personne, il est à tout le monde.
Parmi les partenaires du projet Motoco, des entreprises, la Chambre de commerce et d’industrie d’Alsace, des écoles d’arts de Strasbourg, Mulhouse, Bâle, Offenburg, Karlsruhe et la Fondation Pro Helvetia… Lors du lancement du projet à Mulhouse, le consul général suisse Marzio Tartini, a rappelé l’importance de la coopération transfrontalière mais aussi le poids économique de la culture : « Les industries culturelles et créatives représentent environ 4,5 % du PIB européen et 3,8 % de la main-d’œuvre totale. »
Voir plus de photos sur le site Vortex-X.com