Né dans les premières années des « Trente Glorieuses » par suite de la rencontre fortuite entre un spermato baladeur et un ovule égaré dans l’explosion du « Baby Boom », Ray Mond se retrouva 14 ans plus tard lors de la commémoration annuelle de cette rencontre, l’heureux possesseur d’une boîte à surprises dénommée « Kodak Brownie Starflash ». Tout ce qui passait à une distance adéquate de cette boîte mythique fut capturé pendant de longues années avant que le modeste clone autodidacte des frères Lumières eut les moyens financiers indispensables pour l’acquisition d’un joyau argentique qui fit son bonheur lors de ses nombreuses escapades. Au tout début de la décennie qui vit la disparition de ses idoles John Lennon (1980) et Bob Marley (1981), lors d’une de ses incursions dans la Botte transalpine, son incommensurable talent fut reconnu par le boss de l’Agence De Pietro Press International Photos qui lui délivra une carte de presse en tant que pigiste, c’est-à-dire de crève-la-faim photographique. Cette reconnaissance internationale lui permit également une collaboration avec l’Agence Française d’Illustration Photographique de Paris qui lui délivra également une carte de crève-la-faim. Cette décennie fut très prolifique avec de nombreux partenariats tels que parmi d’autres la participation au 25ème anniversaire d’Amnesty International, des reportages photographiques de voyages pour différentes publications et en tant qu’assistant éphémère de photographes de mode ainsi que la réalisation de books pour des modèles et mannequins. Puis suite à de prenantes occupations professionnelles plus bassement lucratives et de son implication dans le domaine associatif notamment sportif et social, la photo toutefois toujours restée très présente fut mise un peu en retrait, mais jamais complètement occultée. Ces dernières années sont à nouveau devenues bien plus prolifiques pour Ray Mond qui n’a toutefois jamais perdu la notion la plus importante qui pour lui est la vision du plaisir que procure la capture des images dans ce qu’elles reflètent de la richesse de la vie quotidienne des uns et des autres. L’harmonie et la force des couleurs est l’un des facteurs les plus importants dans sa démarche, ceci étant certainement du à son expérience acquise lors de son passage dans la recherche en tant que coloriste textile durant les seventies. C’est certainement aussi pour cela que pendant de longues années ses photos sont rarement en noir et blanc et qu’il y a toujours eu au moins un petit coin coloré dans chacune de ses réalisations.
Tout en acceptant certains aspects du post-traitement, il n’utilise celui-ci que pour améliorer le rendu des couleurs et de la lumière quand cela est nécessaire ainsi que pour certains effets spéciaux mais refuse toute manipulation mensongère visant à gommer certains défauts de la nature ou des personnes comme par exemple le fait d’effacer les rides d’un visage, celles-ci faisant partie intégrantes du vécu de la personne immortalisée. Il en va de même pour un paysage, un poteau télégraphique inesthétique s’il gène le photographe, devra être éliminé à la prise de vue en cherchant le meilleur angle qui l’occultera. Depuis quelques temps, Ray Mond a ajouté à sa panoplie l’art plastique ce qui lui permet de montrer d’autres choses autrement en utilisant toutes les techniques qu’il apprend petit à petit à ne pas maîtriser tout comme il a mis plus de 40 ans pour ne pas maîtriser l’art photographique… Si une de ses « oeuvres » vous plait quand même malgré tout, dites-le lui il vous en sera reconnaissant à vie et aura l’impression de ne pas avoir complètement perdu son temps!
Photo de Dom Poirier – Journal l’ALSACE