-
Derniers articles
- Street Art – MUR de Berlin 23 mars 2024
- Street-Art Bâle Suisse 21 mars 2024
- Essai de création IA – Intelligeance Artificielle 13 novembre 2023
- Photo du jour 9 novembre 2023 9 novembre 2023
- Proverbe alsacien… 20 juin 2023
Je viens d’assister récemment à la librairie « 47 degrés Nord » de Mulhouse à une rencontre avec Olivier Roller pour le lancement de son ouvrage « Visage. mis à nu » aux Ed. Chicmédias.
Cette conférence-rencontre animée par Jean-Marie Valder m’a permis comme à la cinquantaine d’auditeurs présents de découvrir « Visage. mis à nu », un livre sur le travail photographique d’Olivier Roller, considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs portraitistes hexagonaux, y compris par ses modèles. Depuis 20 ans, il « rollerise » – terme inventé par la presse pour définir son travail de portrait – des personnalités du monde de la culture, de la mode et des médias, de Juliette Binoche à Sofia Coppola, de Jean-Luc Godard à Xavier Dolan, de Jean Paul Gaultier à Karl Lagerfeld.
Ceux-ci s’accordent tous à dire qu’ils ont vécu dans son studio une expérience qui les a confrontés à leur image. Parfois malgré eux, sans échappatoire possible. Il a sa manière singulière de restituer la réalité d’un visage – certains diraient plus vrai – avec ses reliefs, ses particularités, voire même ses imperfections. Bref, le visage, rien que le visage, dans ce qu’il révèle de nous.
Dans ce magnifique ouvrage de 200 portraits et plus de 300 pages, Olivier Roller propose une série de regards sur ces images singulières et étranges, et plus largement sur ce travail particulier qu’est le portrait qui, ici, ne met pas en scène le visage mais le présente tel qu’il est, qui met à nu ceux qui s’y soumettent.
« Mon travail part d’un constat : je suis frappé par la manière dont on regarde l’autre ou, pour être plus exact, dont on ne le regarde pas. […] Ce qui m’intéresse c’est d’enlever les couches successives de masques que l’on se crée pour révéler l’identité et l’intime », nous dit Olivier Roller.
Pour ma part, c’est la 3ème fois que j’ai personnellement rencontré Olivier et c’est à chaque fois un très intense moment de plaisir pour moi.
La 1ère fois c’était en 2013, à la Filature de Mulhouse lors du vernissage de l’exposition « Figure de Pouvoir » d’Olivier où j’avais découvert entre autre le magnifique portrait de Jeanne Moreau qui m’avait fortement impressionné de par ce qu’il pouvait refléter de cette grande dame.
Ce jour-là restera gravé profondément dans ma mémoire photographique ainsi que sans nul doute dans celles de mes amis photographes Ramon Ciuret, mon « frère Lumière » et d’Olivier Erhard, portraitiste mulhousien talentueux.
Après le pot et les petits-fours, nous sommes restés avec Olivier et quelques autres personnes et nous avons demandé à Olivier s’il serait possible de nous photographier avec lui… Non seulement il a de suite répondu présent, mais il nous a même proposé de faire des « selfies » avec chacun de nous en utilisant nos propres appareils photos.
Voilà donc ci-après un « selfie » effectué par Olivier Roller avec moi et mon appareil… J’avoue que c’est vraiment la seule fois où je me suis senti à l’aise en tant que « modèle » 😉
La 2ème rencontre avec lui a été à la CCI de Mulhouse où j’avais été invité à l’occasion de la venue d’Olivier pour la présentation de son travail de photographe devant une assemblée d’entrepreneurs de la région. Ce jour-là, Olivier nous a raconté quelques anecdotes de ses prises de vues, l’une d’elle agrémentée d’un extrait vidéo de la séance photos avec le Président François Hollande. Souvent aux dires d’Olivier, la plupart des « figures de pouvoir » et des « stars », parfois ou même souvent contraintes par leur entourage, ne veulent pas accorder beaucoup de temps au photographe pour ces séances, ce qui fait qu’il faut être très réactif… et cela aussi Olivier sait faire!
Enfin, pour terminer voilà un extrait de son ouvrage que j’ai beaucoup apprécié car cela reflète tout à fait la philosophie d’Olivier Roller, photographe que j’admire beaucoup pour son travail que je trouve personnellement génial, mais aussi pour sa simplicité et pour la sympathie qu’il me témoigne à chacune de nos rencontres.
Récit de la séance photos avec Sofia Coppola en 2007, à découvrir page 52 et 53 de l’ouvrage « Visage. Mis à nu ».
« Ces photos ont été faites juste avant le festival de Cannes. Elle avait décidé de ne pas y aller, mais d’accorder deux interviews à Paris. J’étais très heureux de la rencontrer. Je m’installe dans la suite du palace, grande comme plusieurs fois mon appartement. Quelques minutes avant que la séance ne commence, son « publicist » vient me voir avec un grand sourire et me demande ce que je veux faire « with Sofia ». Je lui explique mes idées et à chaque fois il me répond : « Ah, c’est intéressant… mais ça ne va pas être possible. » Je suis affligé. Au même moment, Sofia arrive. Par dépit, je prends un tabouret, le pose contre mon fond et lui demande de s’asseoir : première photo. Puis lui demande de se lever : deuxième photo.
Je lui dis : « Thank you, it’s over », elle a l’air interloquée, son « publicist » également. Ils voulaient du banal, ils ne voulaient rien donner, ils ont eu du banal. Au final, j’adore ces photos car elles racontent l’histoire de bien des images publiées aujourd’hui : comment ces gens-là, formidables et passionnants, en se laissant manipuler par leur staff de communicants, deviennent des images vides et muettes. »
Bref et pour conclure, vous l’aurez compris, je suis fan de ce grand photographe qu’est Olivier Roller, d’une part pour son talent mais aussi de par son humanité.
Pour voir son site c’est ICI